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Contraception Préventive en Gynécologie : Progestatifs, Œstroprogestatifs et Générations de Pilules

par | 10 janvier 2025 | Gynécologie, Médicaments, Médicaments par Spécialités | 0 commentaires

La contraception est un domaine essentiel en gynécologie, offrant une variété d’options pour les femmes qui souhaitent prévenir une grossesse de manière temporaire ou définitive. Parmi les options les plus courantes figurent les contraceptifs hormonaux, comprenant les progestatifs et les œstroprogestatifs. Ces contraceptifs sont classés par générations en fonction de la nature et des doses des hormones utilisées, chaque génération présentant des avantages et des inconvénients. Cet article vous propose un tour d’horizon de ces différentes options, leurs caractéristiques, ainsi que les risques associés, en particulier pour les générations récentes de contraceptifs.

Les Contraceptifs Progestatifs

Les contraceptifs progestatifs contiennent uniquement de la progestérone, une hormone naturelle produite par le corps. Ces contraceptifs agissent principalement en épaississant la glaire cervicale, ce qui rend plus difficile le passage des spermatozoïdes vers l’utérus. Ils modifient également la muqueuse utérine, réduisant ainsi les chances d’implantation d’un ovule fécondé. Les contraceptifs progestatifs se présentent sous plusieurs formes, notamment sous forme de comprimés, de dispositifs intra-utérins (DIU), ou d’injections.

Les progestatifs sont souvent préférés par les femmes qui ne tolèrent pas les œstrogènes ou celles présentant un risque accru de thrombose. Les effets secondaires courants incluent une irrégularité des cycles menstruels, une prise de poids, et parfois une acné accrue.

Les Contraceptifs Œstroprogestatifs

Les contraceptifs œstroprogestatifs combinent de l’œstrogène et de la progestérone. Ils agissent en bloquant l’ovulation, en plus de modifier la glaire cervicale et la muqueuse utérine. Les œstroprogestatifs existent en différentes générations, chaque génération étant définie par le type de progestatif utilisé.

Pilules de 1ère et 2ème Génération

Les contraceptifs de première et deuxième génération utilisent des doses relativement faibles d’œstrogène, généralement associés à des progestatifs dits « classiques ». Ces pilules sont connues pour leur efficacité et sont souvent considérées comme les plus sûres parmi les différentes générations. Les pilules de deuxième génération, en particulier, sont réputées pour leur faible risque de complications thromboemboliques, rendant leur balance bénéfice-risque favorable.

Pilules de 3ème Génération : Risques Accrus

Les pilules de troisième génération sont conçues avec des progestatifs modifiés, destinés à offrir des avantages tels qu’une réduction des effets indésirables cutanés (acné) et une meilleure tolérance. Cependant, des études ont montré que ces pilules augmentaient le risque de complications thromboemboliques, c’est-à-dire des caillots sanguins dans les veines, plus que les générations précédentes. Ces risques doivent être soigneusement évalués avec votre médecin avant de choisir cette méthode contraceptive.

Pilules de 4ème Génération : À Éviter

Les pilules de quatrième génération contiennent de nouveaux types de progestatifs, comme le drospirénone, souvent associés à l’éthinylestradiol. Ces progestatifs ont été introduits pour minimiser la prise de poids et améliorer la tolérance cutanée. Cependant, ces contraceptifs ont également montré une augmentation significative du risque de thrombose veineuse. En raison de ces risques, il est souvent conseillé de les éviter lorsqu’une alternative plus sûre est disponible.

En particulier, des produits tels que Jasmine ou Yaz, qui sont des contraceptifs de quatrième génération, ont été associés à des risques majeurs de complications cardiovasculaires. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a souligné la nécessité d’une évaluation prudente avant d’opter pour ce type de contraceptif.

Pilules de 5ème Génération : Prudence Absolue

Les pilules de cinquième génération sont souvent présentées comme des contraceptifs ayant des propriétés supplémentaires, notamment des effets « antiacnéiques ». Bien que cela puisse sembler attrayant pour les jeunes femmes, ces pilules sont associées à un risque élevé de complications, notamment des embolies cérébrales et pulmonaires. Ces risques ont conduit l’ANSM à restreindre leur utilisation dans certains cas, et elles ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.

Il est crucial de noter que le discours marketing autour de ces contraceptifs met souvent l’accent sur leur capacité à traiter des troubles cutanés, ce qui peut influencer les jeunes femmes à les choisir sans bien comprendre les risques potentiels. Il est donc nécessaire de discuter de ces aspects avec un professionnel de santé pour évaluer leur réelle balance bénéfice-risque.

Les Alternatives de Contraception et les Recommandations

Il existe des alternatives aux contraceptifs de quatrième et cinquième générations, notamment les pilules de première et deuxième générations, qui présentent un profil de sécurité plus favorable. Pour les femmes présentant des facteurs de risque de thrombose ou d’autres complications, les contraceptifs progestatifs seuls ou les dispositifs intra-utérins sans hormone peuvent constituer une option plus sûre.

Par ailleurs, il est recommandé d’évaluer chaque situation individuellement, car la tolérance et les effets secondaires des contraceptifs varient d’une femme à l’autre. Une consultation avec un professionnel de santé est indispensable pour prendre une décision éclairée.

Conclusion

La contraception hormonale offre un large éventail d’options, chaque génération de pilules étant conçue pour répondre à des besoins spécifiques. Cependant, il est essentiel d’évaluer soigneusement les risques et bénéfices de chaque méthode, en particulier les pilules de troisième, quatrième, et cinquième générations qui présentent des risques accrus de complications graves.

Consultez toujours un professionnel de santé avant de commencer ou de changer votre méthode contraceptive. La contraception est une décision personnelle, mais elle doit être éclairée par une information complète sur les risques et les bénéfices potentiels.

Cet article vise à expliquer le fonctionnement des différentes options de contraception hormonale sans se substituer à l’avis d’un médecin. Consultez toujours un professionnel de santé avant de commencer un traitement.

Sources

  • Speroff, L., & Fritz, M. A. (2005). Clinical Gynecologic Endocrinology and Infertility. Journal of Women’s Health.
  • Lidegaard, Ø., et al. (2012). Risk of venous thromboembolism from use of oral contraceptives containing different progestogens and oestrogen doses. BMJ.
  • van Hylckama Vlieg, A., et al. (2009). The risk of venous thrombosis in women using combined oral contraceptives. Journal of Thrombosis and Haemostasis.
  • ANSM. (2013). Contraception hormonale et risque thromboembolique: recommandation et suivi. Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
  • Cibula, D. (2010). The risk of venous thromboembolism with third-generation oral contraceptives: does the difference matter? Human Reproduction Update.

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