Sélectionner une page

L’asthénie : Comprendre ses causes et traitements

par | 23 mars 2025 | Médicaments, Médicaments par Spécialités, Obésité - Nutrition | 0 commentaires

Introduction

L’asthénie est une fatigue persistante qui ne s’améliore pas avec le repos et qui peut fortement impacter la qualité de vie. Elle se distingue d’une simple baisse de forme par son intensité et sa durée, souvent liée à des causes physiologiques ou psychologiques. Certaines pathologies chroniques, des déséquilibres hormonaux, des carences nutritionnelles ou encore des infections sous-jacentes peuvent être à l’origine de ce phénomène. Par ailleurs, le stress, l’anxiété et la dépression jouent également un rôle important dans son apparition et son aggravation.

Les traitements proposés pour lutter contre l’asthénie varient en fonction de son origine. Parmi les approches explorées, on retrouve la supplémentation en acides aminés, en diméthylaminoéthanol (DMAE) et en oligoéléments, ainsi que certaines thérapies complémentaires. Cependant, leur efficacité est encore largement débattue et nécessite une évaluation rigoureuse.


Les causes et mécanismes de l’asthénie

L’asthénie trouve son origine dans divers mécanismes biologiques. Le déficit énergétique en est une cause majeure, car l’organisme doit continuellement produire de l’ATP, molécule indispensable à la fourniture d’énergie. Lorsqu’il y a un déséquilibre dans l’apport en nutriments essentiels tels que le glucose, les lipides et les protéines, la sensation de fatigue devient omniprésente.

Un dysfonctionnement des neurotransmetteurs peut également être en cause. Un déficit en dopamine, sérotonine ou acétylcholine entraîne une baisse de vigilance et un ralentissement des fonctions cognitives, aggravant ainsi l’asthénie. Les déséquilibres hormonaux, notamment en cas d’hypothyroïdie ou d’insuffisance surrénalienne, sont d’autres facteurs influençant l’apparition de la fatigue chronique.

Par ailleurs, certaines carences nutritionnelles, comme un manque en fer, magnésium ou vitamines B, peuvent altérer le métabolisme énergétique. L’inflammation chronique, que l’on observe dans certaines maladies auto-immunes ou infections latentes, contribue également à la persistance de la fatigue. Enfin, des études récentes ont mis en évidence le rôle des troubles cognitifs et affectifs ainsi que de l’hyperammonémie dans l’aggravation de l’asthénie, en particulier chez les patients atteints de pathologies hépatiques.


L’utilisation des acides aminés dans la gestion de l’asthénie

Les acides aminés jouent un rôle central dans le métabolisme énergétique et la régulation de la fatigue. Parmi eux, la L-carnitine est particulièrement étudiée pour son implication dans le transport des acides gras vers les mitochondries, favorisant ainsi la production d’énergie. La tyrosine, en tant que précurseur de la dopamine et de la noradrénaline, est quant à elle essentielle à la vigilance et aux performances cognitives, notamment en période de stress.

Le tryptophane est un autre acide aminé clé, puisqu’il est impliqué dans la synthèse de la sérotonine et de la mélatonine, régulant ainsi l’humeur et le sommeil. De leur côté, les acides aminés branchés (BCAA) comme la leucine, l’isoleucine et la valine sont reconnus pour leur rôle dans la récupération musculaire et la diminution de la fatigue après un effort physique.

Une étude récente a mis en avant l’intérêt de la pyridoxine et de l’acide glutamique dans la réduction de la fatigue mentale et physique. Cependant, bien que prometteurs, ces résultats nécessitent encore des recherches approfondies pour confirmer l’efficacité généralisée de ces acides aminés dans la prise en charge de l’asthénie.


Le diméthylaminoéthanol (DMAE) : un stimulant controversé

Le DMAE est un précurseur de la choline, élément fondamental dans la production d’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la mémoire, la concentration et l’éveil. Certaines recherches suggèrent qu’il pourrait améliorer la vigilance et réduire la fatigue mentale, mais les preuves scientifiques restent limitées.

Bien que son efficacité soit discutée, certaines études montrent que son association avec des nootropiques ou des extraits de plantes comme le Ginkgo Biloba pourrait renforcer ses effets. Toutefois, une consommation excessive peut provoquer des effets secondaires tels que l’agitation, l’insomnie ou des maux de tête, ce qui limite son intérêt en tant que traitement généralisé de l’asthénie.


Les oligoéléments et autres compléments dans la lutte contre la fatigue

Les oligoéléments jouent un rôle essentiel dans le métabolisme énergétique. Le fer est indispensable au transport de l’oxygène via l’hémoglobine et une carence entraîne une anémie, principal facteur de fatigue chronique. Le magnésium, quant à lui, est impliqué dans des centaines de réactions enzymatiques et contribue à la production d’ATP, régulant ainsi l’équilibre nerveux et musculaire.

Le zinc et le cuivre participent au métabolisme des neurotransmetteurs et à la réponse immunitaire, et un déséquilibre peut favoriser la fatigue persistante. Par ailleurs, le cytochrome C, un antioxydant et modulateur de l’énergie mitochondriale, a montré des effets prometteurs sur l’amélioration des symptômes de l’asthénie dans des études récentes.

D’autres compléments sont fréquemment utilisés pour lutter contre la fatigue, notamment la coenzyme Q10, le ginseng, la rhodiole et la vitamine B12. Ces derniers sont réputés pour leurs effets bénéfiques sur la vitalité et la résistance au stress. Des extraits de plantes adaptogènes, comme l’ashwagandha et le maca, font également l’objet d’un intérêt croissant en raison de leurs effets potentiels sur l’amélioration de l’endurance et de la récupération.

Cependant, bien que certains de ces compléments puissent être utiles en cas de carence avérée, leur efficacité dans la gestion de l’asthénie généralisée reste encore incertaine et doit être évaluée au cas par cas.


Les recherches récentes sur l’asthénie

Des études récentes ont mis en lumière des mécanismes jusque-là sous-estimés dans la survenue de l’asthénie. L’hyperammonémie, notamment chez les patients atteints de maladies hépatiques, semble jouer un rôle majeur dans l’installation d’une fatigue chronique. De plus, la fatigue post-infectieuse, notamment après une infection virale comme le COVID-19, est une cause émergente nécessitant des approches thérapeutiques adaptées.

Par ailleurs, l’influence des déséquilibres métaboliques et inflammatoires sur l’asthénie fait actuellement l’objet de nombreuses recherches, certaines études pointant l’implication des cytokines pro-inflammatoires dans la persistance de la fatigue chronique.


Conclusion

L’asthénie est un symptôme complexe nécessitant une approche personnalisée pour identifier et traiter ses causes sous-jacentes. Les solutions comme la supplémentation en acides aminés, DMAE, oligoéléments et autres compléments alimentaires peuvent être bénéfiques dans certains cas, mais leur efficacité varie selon les individus et les contextes spécifiques.

Avant toute supplémentation, il est essentiel de consulter un professionnel de santé afin d’éviter des déséquilibres métaboliques ou des effets secondaires indésirables. Un suivi adapté et une prise en charge globale permettent d’améliorer la gestion de l’asthénie et de retrouver une meilleure qualité de vie.


Sources

Titova, N., Bezdolny, Yu. N., & Katunina, E. (2023). Asthenia, mental fatigue and cognitive dysfunction. Zhurnal nevrologii i psikhiatrii imeni S.S. Korsakova, 123(5), 38-47. DOI: 10.17116/jnevro202312305138.​

Plotnikova, E., Sinkova, M., & Isakov, L. (2022). Asthenia and fatigue in hyperammonemia: etiopathogenesis and methods of correction. Meditsinskiy sovet = Medical Council. DOI: 10.21518/2079-701x-2021-21-1-95-104.​researchgate.net

Lobzin, V., Emelin, A., & Kolmakova, K. (2024). Evaluation of the therapeutic efficacy of the drug Cytochrome C in the treatment of asthenia in outpatients (CITRIN study). Neurology, Neuropsychiatry, Psychosomatics. DOI: 10.14412/2074-2711-2024-1-57-64.​

Malyavin, A. G., Gorelov, A. V., Vasenina, E., Ekusheva, E.V., Kobzeva, N.D., Kovalchuk, V.V., & Esaulenko, E. (2024). Post-infectious asthenia. Infekcionnye bolezni. DOI: 10.20953/1729-9225-2024-1-124-136.​

Shishkova, V. N., Shishkov, V. A., Kapustina, L., Mashkovtseva, E., & Nartsissov, Y.R. (2024). Experience of pyridoxin and glutamic acid use in effective correction of the main asthenia manifestations. Meditsinskiy sovet = Medical Council. DOI: 10.21518/ms2023-465.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *