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La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA) : Comprendre la maladie et ses traitements

par | 29 mars 2025 | Médicaments, Médicaments par Spécialités, Ophtalmologie | 0 commentaires

Introduction

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une affection oculaire chronique et évolutive qui touche la macula, une zone centrale de la rétine essentielle à la vision des détails. Cette maladie représente aujourd’hui la première cause de malvoyance dans les pays industrialisés chez les personnes de plus de 50 ans.

La DMLA évolue progressivement et peut aboutir à une perte sévère de la vision centrale, rendant des activités quotidiennes comme la lecture, l’écriture ou la reconnaissance des visages particulièrement difficiles. La prise en charge de cette pathologie repose sur la détection précoce et un suivi rigoureux. Bien que des avancées médicales aient permis de ralentir sa progression, aucun traitement curatif n’existe à ce jour.

On distingue deux formes principales de la DMLA : la forme sèche (atrophique) et la forme humide (exsudative). La forme sèche, plus fréquente mais plus lente dans son évolution, ne bénéficie actuellement d’aucun traitement véritablement efficace, tandis que la forme humide, bien que plus agressive, dispose d’options thérapeutiques permettant d’en limiter les effets.


Origine et mécanismes de la DMLA

La DMLA est une maladie multifactorielle résultant de l’interaction entre des facteurs environnementaux, génétiques et biologiques. Les principaux mécanismes impliqués sont :

  • Accumulation de drusen : dépôts de lipides et de protéines sous la rétine qui perturbent le métabolisme cellulaire et favorisent la dégénérescence des cellules rétiniennes.
  • Stress oxydatif : production excessive de radicaux libres entraînant des dommages aux cellules rétiniennes, accélérant leur vieillissement et leur dégénérescence.
  • Inflammation chronique : activation prolongée du système immunitaire pouvant exacerber les lésions rétiniennes.
  • Prolifération anormale de vaisseaux sanguins : caractéristique de la DMLA humide, elle entraîne des fuites de sang et de liquide sous la rétine, provoquant une déformation de l’image perçue et une baisse rapide de l’acuité visuelle.

La distinction entre DMLA sèche et humide est essentielle, car les traitements varient selon la forme et le stade de progression de la maladie.


Les traitements de la DMLA

1. Prise en charge de la DMLA sèche

À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif pour la DMLA sèche, mais plusieurs stratégies permettent de ralentir son évolution :

  • Compléments alimentaires : des études ont montré qu’une supplémentation en antioxydants (vitamines C et E), en zinc, en lutéine et en acides gras oméga-3 pouvait aider à ralentir la progression de la maladie chez certains patients.
  • Protection contre la lumière bleue : porter des lunettes spécifiques et éviter une exposition prolongée aux écrans et à la lumière du soleil peut aider à préserver les cellules rétiniennes.
  • Thérapies expérimentales : des recherches sont en cours sur la thérapie génique et les cellules souches pour tenter de restaurer les photorécepteurs endommagés.

2. Traitements pour la DMLA humide

La DMLA humide bénéficie de plusieurs options thérapeutiques permettant de ralentir son évolution et, dans certains cas, d’améliorer la vision.

A. Injections intravitréennes d’anti-VEGF

Les anti-VEGF (facteur de croissance endothélial vasculaire) sont des médicaments administrés directement dans l’œil pour bloquer la prolifération des néo-vaisseaux anormaux. Les principales molécules utilisées sont :

  • Ranibizumab (Lucentis®)
  • Aflibercept (Eylea®)
  • Bévacizumab (Avastin®)

Efficacité : Ces traitements ont révolutionné la prise en charge de la DMLA humide, stoppant la progression de la maladie et permettant une amélioration visuelle chez certains patients. Toutefois, ils nécessitent des injections répétées (mensuelles ou bimensuelles selon le protocole) pour maintenir leur efficacité.

Risques : Les injections intraoculaires sont généralement bien tolérées, mais elles présentent des risques d’effets secondaires comme l’infection intraoculaire (endophtalmie), l’inflammation locale et une élévation transitoire de la pression intraoculaire.

B. Thérapie photodynamique au laser

Cette approche repose sur l’injection intraveineuse d’un agent photosensibilisant (vertéporfine), suivi d’une activation par un laser spécifique. Cette technique vise à détruire sélectivement les néo-vaisseaux anormaux tout en préservant les tissus sains.

Efficacité : Bien que moins utilisée depuis l’essor des anti-VEGF, cette méthode reste une option pour certains patients ne répondant pas bien aux injections.

Risques : Cette thérapie peut provoquer une baisse temporaire de la vision et une sensibilité accrue à la lumière.

C. Perfusions intraveineuses

Certaines stratégies expérimentales incluent l’administration de médicaments par perfusion pour améliorer la vascularisation rétinienne et réduire l’inflammation. Cependant, ces traitements sont encore en phase d’évaluation clinique et ne font pas encore partie des recommandations standards.


Perspectives et recherche

Les avancées scientifiques ouvrent de nouvelles perspectives pour la prise en charge de la DMLA :

  • Thérapie génique : l’objectif est de modifier l’expression de certains gènes impliqués dans la dégénérescence rétinienne afin de ralentir la progression de la maladie.
  • Implants intraoculaires à libération prolongée : ces dispositifs permettraient de réduire la fréquence des injections intravitréennes en diffusant progressivement les anti-VEGF.
  • Cellules souches : des essais sont en cours pour tester leur potentiel dans la régénération des cellules rétiniennes endommagées.

Ces innovations pourraient, à terme, proposer des solutions plus durables et moins contraignantes pour les patients atteints de DMLA.


Conclusion

La DMLA est une maladie dégénérative qui peut avoir un impact majeur sur la qualité de vie des patients. Si la forme sèche reste difficile à traiter, la DMLA humide bénéficie aujourd’hui de traitements efficaces qui permettent de ralentir sa progression et, dans certains cas, d’améliorer la vision.

Les recherches en cours offrent de nouvelles perspectives prometteuses, notamment grâce aux thérapies géniques et aux implants intraoculaires. En attendant des traitements curatifs, le dépistage précoce et un suivi ophtalmologique régulier restent essentiels pour préserver la vision le plus longtemps possible.


Sources

Kniggendorf, V., Dreyfuss, J., & Regatieri, C. (2020). Age-related macular degeneration: a review of current therapies and new treatments. Arquivos Brasileiros de Oftalmologia.

Torres, R. J. D. A., & Ferreira, A. L. D. A. (2021). Age-related macular degeneration: an overview. Revista Brasileira de Oftalmologia.rbojournal.org

Girgis, S., & Lee, L. R. (2023). Treatment of dry age-related macular degeneration: A review. Clinical & Experimental Ophthalmology.pubmed.ncbi.nlm.nih.gov

Abbasi, S., & Parmar, G. (2022). Stem cell therapy to treat macular degeneration. University of Western Ontario Medical Journal.

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